Voyages et Découvertes

Le voyage en train (2)

           (1ère partie ici )

A la gare de Kisantu



          En définitive, il nous faudra deux heures de patience avant que le train ne redémarre. A  un moment, je me suis mise à imaginer des scénarios catastrophes : le train ne démarre plus, et nous sommes obligés de rentrer à la maison, et je n’imagine pas la déception de Johann ; ou alors, une deuxième panne, plus loin sur le chemin, et pas de moyen de nous dépanner. Le train repart donc, et s’il devait arriver à  14 heures 30, je réalise que nous serons à Matadi à 16h30 au plus tôt. Johann s’est fait des amis entretemps, ils sont 3 frères, dont le plus jeune, Hugues, a le même âge que lui. Ils reviennent de vacances à Kinshasa et semblent habitués à prendre le train. Hugues raconte ses expériences du train et répond à certaines questions de Johann. Nous nous endormons entretemps, moi entre mon livre et un œil jeté sur Johann et son ami et les enfants entre deux discussions.  Quand on regarde par les fenêtres, le paysage est sec, monotone, et les rails sont assez cahoteux.

              Au réveil, il fait chaud, il est presque 13 heures. La climatisation que la dame de la SCTP a tant vantée ne fonctionne pas très bien apparemment. La serveuse du restaurant passe une deuxième fois appeler les convives, cette fois-ci pour le déjeuner. Elle privilégie ceux qui vont descendre en chemin. Nous, qui descendons à Matadi, serons servis en dernier vu que le restaurant n’a que très peu de places.  Là aussi, les banquettes sont blanc cassé, les parois sont recouvertes d’un tissu orange et noir, et les nappes sont oranges. Au-dessus de nos têtes, sont accrochées de vieilles photos du train, en noir et blanc. Elles nous ramènent à une époque lointaine, comme par magie. La végétation est cependant toujours là, moins touffue et moins verte que sur les photos cependant. A notre tour de déjeuner, du poulet et des bananes plantains frites pour Johann, et du poisson en sauce et chikwangue pour moi. Johann grignote à peine, moi je termine mon assiette et nous retournons dans notre wagon. Le wagon s’est presque vidé. Nous nous sommes arrêtés à la gare de Kisantu et quelques passagers sont descendus, et le reste est allé au wagon « de luxe », situé après le nôtre. Là, la climatisation fonctionne, nous a dit la dame de la SCTP. Moi je préfère rester ici, la clim donne juste un peu et ça me suffit. Je prends mon livre et poursuis ma lecture, un œil sur Johann et son nouvel ami.  A Kisantu, quelques passagers sont montés aussi. L’arrêt était bref, mais j’ai eu le temps de faire une photo. Il y aura d’autres arrêts à Kwilu-Ngongo et Lufu avant Matadi.

15 heures, le trajet s’éternise, et Johann me demande tout le temps quand est-ce-qu’on arrive. Je lui dis bientôt, et heureusement que son ami lui tient compagnie. Il revient régulièrement vers moi, pour poser une question ou deux, puis retourne près de son ami. Je m’endors à nouveau, un sommeil entrecoupé pour boire un peu d’eau ou vérifier que Johann va bien. Il est 16 h30, et je sens que nous allons bientôt arriver. Mon intuition se confirme, une dame vivant à Matadi qui fait le trajet régulièrement nous explique que nous allons passer sous plusieurs tunnels, et qu’ensuite nous arriverons. Quelques minutes après, nous entrons justement dans une succession de tunnels. Johann est revenu vers moi, un peu inquiet de l’obscurité et du bruit. Je le rassure d’un sourire.  Nous apercevons le port de Matadi, et le soleil qui se couche, la vue est belle. Nous sommes tous silencieux. J’ai parlé entretemps avec Badr, un ami marocain qui vit à Matadi depuis quelques années. Il nous y attend.

Arrivée à Matadi, la gare est sur la gauche

Descente du train

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