Le voyage en train (3)
(Partie 2 ici)
Il est 17 heures passées lorsque nous atteignons la gare de Matadi. J’aperçois la dame de la SCTP en train de faire une prière. Je suis un peu surprise, c’est rare que des personnes pensent à prier à l’arrivée. Nous lui faisons un signe de la main, lui disons merci et prenons nos bagages pour descendre du train. La gare a bien besoin d’être retapée, me dis-je en y entrant. Nous montons des escaliers, et atteignons la sortie. Je réalise que contrairement à mon habitude, j’ai très peu regardé les gens autour de moi, moi qui observe beaucoup les personnes avec lesquelles je voyage. La présence de Johann surement, qui prenait toute mon attention. Des taxis sont garés devant la gare. J’en choisis un rouge, puis indique au chauffeur l’hôtel où il doit nous conduire, l’hôtel Lomami. Il ne connait pas l’endroit et se renseigne. C’est assez loin apparemment. Lorsque nous y arrivons, il n’y a plus de places malheureusement. Je rejoins alors Badr sur la route Kinkanda au centre-ville, après quelques appels passés, il a pu nous trouver une chambre au Bilolo, un hôtel pas loin du pont maréchal. Nous y allons tout de suite, en moins de 5 minutes nous y sommes. J’ai pris le numéro du chauffeur, pour le lendemain matin. Une fois de plus, je réalise comment Matadi est faite de montées et de descentes. La ville est vraiment en pente, et c’est fou comme les conducteurs y sont habitués.
A l’hôtel, tout se passe plutôt vite, je remplis la fiche d’identification et nous montons à la suite du réceptionniste qui porte nos sacs. La chambre est juste au bout de l’escalier, à l’entrée du couloir. Elle est propre, il y a l’eau chaude et le wi-fi, et un téléviseur à écran plat. Nous remercions le réceptionniste, qui me remet la clé. Johann veut parler à mémé. Je lui promets que ce sera fait après qu’il ait pris sa douche. Je lui fais prendre sa douche, il s’installe devant le téléviseur pendant que je prends aussi une douche, puis nous appelons maman, pour lui signaler que nous sommes bien arrivés et installés. Johann a plein de choses à raconter, je l’écoute en souriant. Puis il coupe, promettant de rappeler le lendemain matin.
Nous descendons commander à manger au restaurant, Johann est affamé à ce que je vois. Il finit toute son assiette de saucisses et frites. Moi j’ai opté pour des bananes plantains avec des saucisses. Le repas fini, nous remontons dans la chambre. N’ayant rien vu d’intéressant à la télévision, il sort ses jouets et s’enferme dans sa petite bulle. Moi je pianote mon ordinateur quelques instants, puis le branche. Je branche aussi mon téléphone, et c’est en pleine nuit, lorsque je me réveille, que je réalise que je m’étais endormie sans m’en rendre compte. Johann s’est endormi sur ses jouets, j’en déplace quelques-uns. Il a quand même éteint la lumière avant de s’endormir. Il est 3 heures du matin. Je me rendors, jusqu’au lendemain matin, il est 9 heures et je suis fraiche comme une rose. Ce matin, nous allons prendre la route pour Boma, puis Matadi. Je laisse Johann dormir, pour qu’il prenne des forces pour la route. Entretemps, je réalise que Badr, avec qui nous étions censés diner hier soir, n’a pas donné de nouvelles. J’essaie sans succès de le joindre au téléphone, et laisse un message pour le remercier et lui donner rendez-vous à notre retour. Johann s’est réveillé, il est presque 10 heures. Je le prépare, puis nous descendons prendre le petit déjeuner. L’hôtel n’a pas de chocolat pour mettre dans le lait, et Johann refuse d’en boire. Je décide d’en acheter avant le départ, au cas où il n’y en aurait pas à Muanda.
J’ai appelé le chauffeur Placide, qui vient nous chercher pour nous déposer à l’arrêt après avoir fait quelques emplettes au supermarché. Je passe aussi au distributeur pour être sûr d’avoir assez d‘argent pour les quelques jours à Muanda. Si le voyage en train était plutôt agréable, j’imagine que la route sera une autre paire de manche. Mais ça, ce sera une autre histoire…
Matadi en pente, vue de la voiture |
One Comment
El Chapo
Ce que j'ai appris dans ce court récit, c'est la gratitude de la dame de la SCTP. Nous avons tendance à prier seulement quand ça va mal. J'aimerais bien visiter cette ville atypique de Matadi un jour.