Quand Amin Maalouf nous pousse à l’introspection
Samedi 27 février, première rencontre du Wine and Book club pour 2021, avec comme sujet de discussion la notion d’identité. Support de discussion choisi, Les Identités Meurtrières d’Amin Maalouf, une lecture après laquelle les membres de ce club de lecture essentiellement féminin se sont engagées dans des discussions vives et passionnées sur la question.
Il faut dire que dès le début, Maalouf plante le décor en soulignant qu’il lui est bien souvent demandé en tant qu’auteur libanais vivant en France s’il se sentait plus libanais ou français, montrant ainsi que la notion d’identité est toujours imposée dans le débat, même lorsqu’on ne s’y attarde pas soi-même. Puis vient la notion d’identité religieuse, raciale, régionale, etc.
Le sujet de l’identité , on s’en est rendu compte, est omniprésent dans notre quotidien et Maalouf est venu nous le rappeler. Si pour lui, ce qui fait qu’il soit lui-même et pas un autre, c’est qu’il est ainsi à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles, pour beaucoup c’est loin d’être aussi simple. En effet, se sont rappelées les membres du club, il n’est pas rare que quelqu’un fasse remarquer à l’une d’entre elle « tu n’as pas l’air congolaise ». Ce qui laisse interrogateur sur ce qu’y attendu comme profil du congolais, et encore plus de la congolaise. Bien souvent on évite de poser la question, mais on s’interroge, parce qu’on se sent authentiquement congolaise, bien que très ouverte au monde en même temps.
Puis sont venues des anecdotes puis lointaines, telle que les élections au Congo, et le fait que la notion d’identité et d’appartenance (à une tribu, à une province) y sont omniprésentes au point qu’elles déterminent parfois et même essentiellement le choix des électeurs. On se rappellera les élections présidentielles de 2006 et le 2e tour, où l’un des candidats s’identifiait comme Mwana Congo(enfant du Congo), laissant supposer que l’autre ne l’était pas.
Au final, deux heures de discussions intenses qui se sont conclues sur de nombreux questionnements, à l’image des multiples questions qu’amène la notion d’identité. De l’introspection aussi, qui a ressorti certaines réflexions personnelles pas toujours avouables sur l’idée qu’on se fait de l’identité…