Voyage à Goma
Quelques jours, de beaux souvenirs. Goma…Je crois que je dois y retourner, parce que j’en suis partie avec un gout d’inachevé. Vous est-il déjà arrivé de rêver de visiter un endroit et en même temps d’avoir des appréhensions par rapport à ce même endroit ? C’était mon cas pour Goma. Goma zone rouge, Goma milieu hostile, Goma qui n’aime personne, et bien je n’ai pas connu tout ça.
Moi en train d’admirer le lac Kivu |
Dans cette ville, dès le lendemain de mon arrivée, j’étais invitée dans une radio, diffusée en même temps à la télévision, Radio Kivu1. Entretien très détendu, j’étais surprise de ne pas avoir peur de la caméra. Imaginez ma surprise lorsque dans l’après-midi, au festival Amani où j’ai passé mes journées pendant mon séjour, des gens venaient me saluer parce qu’ils m’ont vue à la télévision. Moi, la kinoise, je suis devenue la star d’un jour loin de chez moi. Des journées de travail intense, heureusement ponctuées de soirées de détente à prendre un verre ou répondre à des invitations, voilà ce qu’aura été mon bref séjour. 4 jours riches, au contact des jeunes qui font l’âme de cette ville, des jeunes qui nous ressemblent, mais aussi différents parce qu’eux, la guerre, ils l’ont connue pour de vrai, et pas loin, des personnes continuent d’être massacrées régulièrement. Leurs blessures, je crois qu’elles ne cicatrisent pas encore. Mais les voir là, pendant ce festival, assister à des concerts, rire, vivre, survivre, c’est une leçon en soi.
Le stand envahi par des visiteurs au festival Amani |
Au départ un peu perdue, je réalise que Goma c’est aussi chez moi. Tout me dit que c’est chez moi, le décor, l’ambiance, les gens qui vous sourient et sont disposés de vous aider, tous ces jeunes pleins d’énergie et de rage de vivre, c’est bien chez moi, il n’y a plus aucun doute. Et la nourriture, le fameux fromage de Goma, la viande, les saucisses, les pommes de terre, le jus de maracuja que je ne me lasse pas de déguster, encore et encore, le lac Kivu, que je ne me lasse pas d’observer vu que l’hôtel où je suis logée le borde, le calme, la douceur du climat… C’est un rêve que j’ai réalisé, des appréhensions que j’ai effacées.
Et cette rencontre, pas n’importe laquelle, celle avec Ismaël Lo. Un des chanteurs que j’écoute depuis toute petite. Logés dans le même hôtel, nous nous sommes croisés à plusieurs reprises, avons discuté, fait des photos. J’ai apprécié sa simplicité et sa gentillesse, et je suis encore plus fan. A son concert pendant le festival, j’étais aux anges. J’ai fredonné ses chansons, me rappelant le bonheur que j’avais de les écouter des années plus tôt. D’ailleurs, mon téléphone a toujours l’indémodable « Tadjabone », « Talibe » et « Lote Lo », quelques-unes de mes chansons préférées. Le jour du départ, nous nous croisons encore dans le hall de l’hôtel, discutons comme de vieux amis, le temps d’obtenir un autographe pour mon amie Miss. Puis il est temps de repartir, direction l’aéroport, puis Kinshasa…
Ce sera sans doute mon carnet de voyage le plus court, et je m’en plains pas. Au prochain…
Avec Ismael Lo |