Chronique d’une atteinte de COVID (partie 3)
Partie 2 disponible ici
Jour 7 : J’ai dormi toute seule à la maison. Ce n’est pas bien grave. Je ne vais pas mal, et c’est d’ailleurs plus facile de gérer quand on est seule qu’avec des gens. Johann a passé le réveillon chez ma sœur. Je réalise qu’il avait une grosse responsabilité sur les épaules et que ça doit bien lui peser, surtout en cette période de fête. Vers 11 heures, le médecin arrive. Apres m’avoir posé quelques questions, il utilise un tout petit appareil pour mesurer ma saturation d’oxygène, et m’explique qu’elle est normale. Puis il m’ausculte, surveille ma respiration et me dit que mes poumons fonctionnent normalement, sans trace de détresse respiratoire. Il me donne des médicaments et leur posologie, à prendre l’un pendant 5 jours et l’autre pendant 10. Il me prescrit du zinc en supplément, et des vitamines. Puis il me dit que son travail est terminé et qu’il doit partir. Je lui demande combien coutent la consultation et les médicaments, il me répond que c’est gratuit. Surprise, je le suis agréablement. Mais je n’hésite pas à lui donner un « pourboire », parce qu’il s’est déplacé un 25 décembre. Je retourne me reposer, et vers 16 heures Johann revient. Il s’occupe entre lectures et dessins animés au salon, pendant que je dors et regarde un film dans ma chambre. A un moment, je m’endors pour me réveiller vers 3h. J’éteins les lumières et me rendors.
Jour 9 : Je me réveille à 9h, fraiche et reposée et vais faire la vaisselle. C’est la chose que je préfère. Elle m’aide à ne penser à rien et me détend, surtout quand j’écoute de la musique. Après mon bain chaud, je me repose encore un peu et mange une poire. Je fais le plein de fruits depuis quelques jours, et cette poire me fait office de petit-déjeuner pour prendre mes médicaments. Je commande du poulet pour ce midi, et nous mangeons avec Johann (moi dans ma chambre).Puis je me repose un instant, et probablement une heure après, je suis endormie jusque vers 16h. J’ai envie d’un gâteau. Je fais acheter des œufs, sors acheter du yaourt 30 minutes plus tard et me met au travail. La pâte est prête en moins de 20 minutes. J’ai préchauffé le four entretemps et le gâteau ne met pas longtemps à cuire. La maison sent bon. J’éteins le four et Johann, pressé, le sort quelques minutes plus tard pour le mettre sur un plateau. Je lui coupe une part et m’en sers une également. Je fais une tisane et la prends avec le gâteau, puis je prends mes médicaments du soir. Puis je prends mon ordinateur pour écrire un peu, et lorsque je lève les yeux, il est 23h. C’est l’heure du coucher…
Jour 10 : Réveil difficile, je me demande ce que sera cette journée. Je prends mon temps pour me lever, et vais mettre de l’eau à chauffer pour le thé. Il y a coupure d’électricité quelques minutes plus tard. Heureusement l’eau a pu chauffer. Je vais prendre une douche et quand j’en ressors, je suis en super forme. Mis à part un léger inconfort à l’estomac. Ça doit être la chloroquine. C’est ce que je prends depuis quelques jours sur ordonnance du médecin et j’avoue que je m’en sors plutôt bien. Les douleurs aux articulations sont parties aussi, il ne reste qu’une légère fatigue, mais je me booste aux vitamines, et je me dis que dans quelques jours tout ça sera derrière moi. Aujourd’hui, je sors quand même faire quelques courses en m’assurant d’être bien protégée et de ne pas exposer les gens autour de moi. Entretemps, le médecin m’a recommandé de prendre un pansement gastrique et promis de passer me voir le lendemain. Je ne reste pas longtemps dans mes courses mais je réalise que ma démarche est plus assurée et que je ne suis pas épuisée en rentrant à la maison. Ces derniers temps, le moindre effort me fatiguait. Je crois que je vais de mieux en mieux et je peux m’en rendre compte moi-même. En attendant je me ménage et me repose au maximum. Demain est un autre jour.
Jour 11 : Nous sommes lundi. Enfin, je crois. J’ai perdu la notion du temps à force de rester cloitrée. Je me suis levée à 11 heures, je mange une poire en guise de petit-déjeuner, puis prends mes médicaments. Je n’ai pas faim et mon estomac continue de me faire des misères. Au cours de la journée, je fais la sieste et au réveil mon estomac se contracte toujours autant. Je prends un antiacide, et pendant un moment je suis soulagée. Plus tard dans la journée, je mange un bouillon de pomme de terre et de viande de bœuf et quelques heures plus tard, les spasmes reprennent. Je bois de l’eau, reprend de l’antiacide, mais la douleur ne part pas. J’essaie de trouver une position confortable pour dormir, calant plusieurs coussins de part et d’autre. Je m’endors jusqu’au lendemain 6 heures.
Jour 12 : L’estomac toujours douloureux et les jambes flageolantes, je contacte le médecin, qui me prescrit de nouveaux médicaments pour combattre mes douleurs. Je prends une douche et traine un moment au lit, fatiguée. J’ai encore les jambes qui flageolent. Johann dort encore. Il se réveille vers midi. On sent que ce sont les vacances. Apres une douche froide, je me sens beaucoup mieux et en profite pour manger une poire, histoire de ne pas rester l’estomac vide. Je prends mes vitamines et me dit que je prendrai le reste plus tard. Plus tard, Johann s’est réveillé, nous sortons faire le plein de fruits et acheter les médicaments nouvellement prescrits. De retour à la maison, je mange du porc et des bananes plantains. Juste après, je prends un comprimé de chloroquine. Tout va bien. Je prends deux grands verres d’eau et j’ai sommeil. Je m’endors une quarantaine de minutes.
Jour 13 : Aujourd’hui, encore du mal à me lever. Mon estomac me fait des misères. Je prends mes médicaments, mange un bout et au fil de la journée ca va mieux. Toujours cette lourdeur d’estomac, je décide de me masser le ventre et cette nuit je dors étonnamment bien. Je commence à me dire que peut-être le pire n’est pas a encore passé, puis j’éloigne cette pensée de mon esprit… En journée, je suis encore sortie faire quelques courses, des produits pour la maison, et je devais aller prendre l’air près du fleuve mais il a commencé à pleuvoir donc je renonce. J’irai un autre jour. La veille, Johann était inquiet, il m’a demandé si je voulais qu’il appelle les urgences. Je l’ai rassuré, lui disant que je vais prendre des antiacides et ça va aller. Il a même dormi sur le fauteuil dans ma chambre. Je m’en rends compte le matin quand je me lève tôt et le ramène dans sa chambre. Il s’est levé à 13h, je me dis que la reprise sera dure pour lui.
Jour 14 : J’ai bien dormi, ces derniers temps je dors sur la largeur du lit, plusieurs coussins et mon gros nounours autour. Je ne sais pas pourquoi je trouve cette posture confortable, mais depuis quelques jours je ne dors que comme ça. L’antispasmodique que j’ai pris, et le massage abdominal m’ont fait du bien cette nuit et j’ai bien dormi. En plus il fait frais. Je me lève, mes jambes flageolent encore un peu, je réalise que je manque d’exercice, moi si active d’habitude. J’ai hâte de finir ma cure, faire mon test, et si les résultats sont négatifs, reprendre au moins la natation. Plus que quelques jours. En attendant, je me ménage. Je me suis prise d’affection pour les poires pendant ce temps de quarantaine. J’en mange tout le temps et ne supporte pas que ça manque. Avant-hier j’ai aussi acheté des pommes mais je n’y ai pas encore touché. Je paresse encore au lit, il est midi, je me demande ce que sera cette journée, la dernière de l’année. J’ai l’impression que ce médicament n’avance pas. Dimanche semble si loin ! J’essaie de prendre mon mal en patience, j’aime bien rester à la maison, mais l’inactivité me fatigue. J’ai évité de faire du sport pour ne pas me fatiguer mais je me dis que je devrais essayer, que ça pourrait me booster. C’est le dernier jour de l’année. Ma sœur m’a invitée passer le réveillon chez elle. J’y vais avec Johann, mais je pars avant le couvre-feu, fatiguée, et devant prendre mes médicaments. Johann reste jouer avec ses cousins. Je passe le réveillon au lit, tranquille, et après avoir pris une infusion tilleul-menthe, je regarde un film sur Netflix. A minuit, après avoir envoyé quelques messages de vœu, je m’endors. J’ai trouvé mon réveillon « cozy », bien au chaud dans mes draps et entourée d’oreillers et de mon nounours.
2 Comments
Madiya
Johann un ange <3 … lui qui aime les câlins, il en a été prive 🙁
ladiak
Grave 😀