Chronique d’une atteinte de covid (partie 2)

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Jour 4 : Nous sommes lundi, je suis en vacances, et n’allume mon ordinateur que pour laisser un message d’absence et répondre à quelques derniers mails. J’ai des douleurs horribles aux articulations, et je continue de croire que ca va passer, pensant à des élancements dus à la reprise des activités sportives. L’après-midi, je dois aller à l’ambassade récupérer mon passeport et celui de Johann. Nous partons pour les vacances de Noel, puis je devrai travailler une semaine avant de rentrer. C’est chose faite, direction notre prochain rendez-vous, séance de sport avec deux copines chez l’une d’entre elles. Avant cela, j’ai fait quelques achats à Kintambo. A 16h, il est temps d’aller à la séance de sport. Le coach prend du temps pour arriver, nous l’attendons en discutant calmement. Il arrive vers 17 heures, et la séance de sport est assez intense. Je m’hydrate régulièrement, et j’ai donc besoin  d’aller aux toilettes. Dans les escaliers, je suis prise de vertige, je m’assieds un moment sur les marches avant de reprendre la montée. Après cela, je redescends, la séance de sport continue. J’essaie de me ménager tout en faisant de mon mieux. Fin de la séance, il est temps de partir. A la maison, mes douleurs sont toujours présentes, j’ai aussi mal au ventre. Je mets de l’eau chaude dans ma bouillotte et dors avec. Cette nuit-là, je dors étrangement bien et me réveille en meilleure forme le matin.

Jour 5 : Depuis samedi, je prends des vitamines pour me donner de la force, et ce matin, j’ai mal aux jambes. Je décide de prendre un antidouleur, et au cours de la journée la douleur se dissipe et je peux vaquer à mes occupations. Nous allons avec Johann faire nos tests covid avant le voyage jeudi. C’est fait en moins de 20 minutes, et nous allons à la DGM obtenir une autorisation de sortie pour enfant mineur, requise pour tous les enfants congolais avant tout déplacement à l’étranger. Le monsieur qui me reçoit me signale que des documents manquent à mon dossier. Avant d’aller les chercher, petit passage au restaurant avec Johann. Je n’ai pas beaucoup d’appétit et prends une soupe, que je mange à peine. Les douleurs reviennent, sourdes cette fois-ci. Je continue ma journée, mais quand je ramène le dernier document la DGM est fermée. Il faudra attendre demain pour l’introduire. Nous rentrons à la maison, et la soirée passe, tranquille. Cette nuit-là, ou plutôt aux petites heures du matin, je me réveille et regarde mon téléphone. Les résultats des tests sont arrivés. J’ai le cœur qui bat à tout rompre en ouvrant l’e-mail. Au début, je ne vois rien que mon nom, puis celui de Johann. Mais en relisant calmement, c’est écrit tout en bas « COVID STATUS POSITIVE ». Je m’empresse de vérifier pour Johann, « COVID STATUS NEGATIVE ». Soulagée pour lui, et un peu pour moi, parce qu’au moins maintenant je connais la cause de mes douleurs et de mes malaises, je repose le téléphone. Je reste à réfléchir sur le fait qu’il faudra repousser le voyage, et écrire aux personnes avec qui j’ai été récemment en contact pour les prévenir. Je passe la matinée à y penser, et envoie les messages. Je reçois beaucoup de messages d’encouragement, qui me redonnent la force. On me donne des conseils, je me sens moins seule du coup. Je vais à un rendez-vous ce matin, masquée et prudente. De retour à la maison, j’apprends la nouvelle à Johann. Il panique et s’éloigne de moi, puis fond en larmes. Je le laisse se calmer, puis lui parle calmement. Il finit par prendre les choses en main et me consigner dans ma chambre. Il me donne un masque et me dit que si j’ai besoin de quoi que ce soit, je dois l’appeler.

Seule dans ma chambre, je m’interroge et me demande ou cela a bien pu arriver. Je suspecte deux évènements auxquels j’ai récemment participé, à 5 jours d’intervalles, mais il peut y avoir eu d’autres occasions. Puis je renonce à continuer de chercher, et me concentre sur le moment présent. J’écris à mon contact de l’INRB pour lui demander conseil. Il me demande comment je me sens, et m’explique que les hôpitaux sont bondés en ce moment et que mes symptômes ne sont pas alarmants. Il me donne le contact d’un médecin, qui pourra me conseiller. Je le contacte, et il me promets qu’un médecin viendra me voir à la maison pour me surveiller et proposer quelques examens. Rassurée, j’attends. Pas d’appel ce soir- là, mais le lendemain plutôt. Entretemps, une amie est passée me déposer une soupe aux légumes. Ce sera mon seul repas e la journée, avec des biscottes. J’ai peu d’appétit. Je prends des vitamines, un antidouleur et dors beaucoup.

Jour 6 : C’est la veille de Noël, Johann a dormi au salon pour pouvoir mieux veiller sur moi. Il dit que ma chambre est plus près du salon, et qu’il pourra mieux m’entendre si je l’appelle. Le matin, je le trouve affalé sur le canape. Le pauvre m’avouera plus tard s’être réveillé plusieurs fois pour voir si tout va bien.

Je me lève vers 9h, prends un bain, fais la vaisselle, puis réchauffe ma soupe que je prends comme petit-déjeuner avec des biscottes. J’ai très faim ce matin, j’enchaine avec une orange et deux pêches. On m’a dit de faire le plein de vitamines, donc j’en profite en mangeant des fruits de tout genre.

Johann se réveille vers midi, je suis dans ma chambre et lui demande de descendre le sac-poubelle que j’ai sorti plus tôt. Puis il part avec ma sœur et ses enfants m’acheter de l’eau et des fruits. Entretemps, une autre amie m’a déposé une soupe aux légumes et aux lardons, et une salade de fruits. Je réalise la chance que j’ai d’avoir des personnes attentionnées autour de moi…Certaines ont pris des nouvelles, d’autres veillent à ce que je ne manque de rien. Entretemps, j’ai reçu l’appel du médecin, qui s’excuse de n’avoir pas pu venir et promet de venir le lendemain matin. Je réalise que le lendemain c’est Noel, mais je me dis que ce n’est pas bien grave puisque de toutes façons c’est un Noël sans rien de neuf à faire. Noël seule et en quarantaine, ce n’est pas bien grave si le médecin vient me voir. J’accepte donc et il me souhaite un joyeux Noel.