Quand John Kerry visite Kinshasa (la suite)
Après la présidence, ma nervosité est oubliée. En fait je n’aime pas la présence permanente des direction la résidence de l’ambassadeur, à quelques mètres de là, où le Secrétaire d’Etat doit faire un “meet and greet”. Il doit en gros s’adresser au personnel de l’ambassade et ensuite c’est la séance de poignées de main et les photos souvenirs.
Il rencontre aussi quelques jeunes qui ont participé à des programmes d’échanges américains, et pose aussi avec eux. Brièvement, il va à l’arrière de la résidence pour regarder le fleuve Congo, et la vue depuis la rive.
Puis, comme à chaque fois, il faut repartir, toujours au pas de course, parce que toutes les voitures du cortège doivent partir en même temps. Le principe est de toujours être devant lui, embarquer avant lui, parce que sa voiture est en avant dans le cortège. Bref, il faut courir, poser son matériel, souffler le temps du voyage, puis à l’arrêt, courir à nouveau.
Direction le Kempinsky, pour souffler un peu avant des réunions l’après-midi.Ne me demandez pas si j’ai mangé, je ne m’en rappelle pas…
Dans l’après-midi, il doit être 15 ou 16 heures, le Secrétaire d’Etat rencontre des membres de la société civile, et le patron de la MONUSCO. Nous prenons d’autres photos, puis on me fait signe que la journée est terminée, que je peux rentrer chez moi… Je souffle momentanément, parce que demain, avant le départ, il y a une visite prévue à l’hôpital Saint Joseph. Je rentre me reposer, et raconte ma journée à la maison.
Le lendemain, pas besoin d’arriver tôt comme la veille ( je crois que la journée avait commencé avant 8 heures, vu qu’il fallait aller à l’aéroport), j’y suis vers 9 heures je pense. A l’arrivée à l’hôtel, même rituel, il faut déposer son sac et laisser le chien le renifler. Je suis habituée, donc ne m’inquiète plus…
(En 2015 à Nairobi, quand Barack Obama est venu au Global Entrepreneurship Summit, j’ai croisé un chien pareil qui reniflait les sacs avant l’entrée dans la salle du sommet)
Je retrouve Mike et John, et nous avons un petit débriefing-briefing à trois, avant de prendre la route pour visiter l’hôpital, où l’USAID a financé un projet de traitement des fistules. Je retrouve mon collègue de l’USAID Alain, qui gère la presse ce jour-là. C’est aussi un ami. Je lui tends un des appareils photos que je porte. La visite dure au moins 1 heure si pas plus: visite de l’hôpital, discussion avec la gestionnaire, une religieuse, puis un petit échange avec quelques personnes réunies, y compris un évêque, puis direction l’aéroport. Sur le tarmac, nouvelle séance photo, tout le monde veut avoir sa chance d’avoir une photo avec le “S”. Les plus malheureux sont bien sur les photographes, moi y compris. Mais c’est vite oublié…
John Kerry embarque, salue à nouveau…L’avion roule sur le tarmac, puis décolle…Un ouf de soulagement général…
Pendant ces plus ou moins 24 heures, nous attendions deux moments: “wheels down” (l’atterrissage) et “wheels up” (le décollage).
Mike murmure un “merci”, et c’est l’heure de repartir…Nous pouvons reprendre notre vie normale, notre quotidien, dès demain…Les 24 heures chrono, sont finies…