Nairobi (3)
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Les Nations Unies ont un siège immense. C’est magnifique, et la verdure donne un aspect encore plus beau à l’endroit. Ici et là, l’aménagement des salles de conférences est en cours. Il faisait froid ce matin, mais à force de marcher on ne sent plus la fraicheur, et un timide soleil est apparu dans le ciel. Pendant la visite du site, nous « brisons la glace », au cours d’exercices destinés à mieux nous connaitre. L’équipe a l’air très dynamique et les plaisanteries et autres volent de toute part. Puis nous traversons le site d’un bout à l’autre, pour nous diriger vers une sorte d’annexe. Il y a une cafétéria, et un centre de loisirs. On nous explique que c’est là que notre équipe sera installée. Nous allons nous charger de la presse, et cette cafétéria et le centre sportif serviront de centre de presse. La cafétéria sera une salle de rédaction géante et les différentes salles serviront pour les conférences de presse, à part l’une, qui servira de quartier général à l’équipe. Les choses sont encore floues, nous attendons plus de détails au cours de la journée de demain. Nous en profitons pour commander à déjeuner. Je commande un sandwiche au poulet servi avec des frites, mais il est temps de partir, alors je l’emporte pour le manger plus tard. Il est 16 heures, et des bus doivent nous ramener à nos hôtels respectifs.
Au siège des Nations Unies à Nairobi .De gauche à droite, Nehema, kenyane, Sandra,zambienne, Joséphine, burkinabée, moi en rose, LaSean, américaine, Bonolo, sud-africaine, et Bella, tanzanienne |
Un jour comme un autre…
Ma villa au Windsor |
J’arrive à la réception, et en attendant de rejoindre la villa, je fais le tour du propriétaire et découvre un petit restaurant et la piscine. Une vingtaine de minutes après, je peux aller chambre et décide de faire une sieste pour récupérer de la fatigue de la veille. Je me réveille une heure après, ou deux peut-être, et décide de manger mon sandwich…Un délice…18 heures…Je range un peu ma chambre, prends une douche, lis un peu, reste allongée sans rien faire…Je ne m’ennuie pas, le temps passe vite, à écouter de la musique, prendre des notes. J’ai désactivé mon compte Facebook et je savoure donc la tranquillité sans notifications, messages et autres.Je me mets en pyjama, mets de la musique en attendant que le sommeil m’emporte. Je mets mon réveil à 9 heures vu que demain nous avons rendez-vous à 10 heures pour un briefing. Avant de dormir, comme à l’accoutumée, je passe un coup de fil à la maison, je parle quelques minutes à maman, puis Johann, qui me raconte sa journée. Je l’écoute, sourire aux lèvres, lui pose quelques questions et lui explique que je dois aller dormir. Il me dit de rentrer vite. Comme il commence à comprendre la notion du temps, je lui explique que je serai partie toute une semaine encore et pas très content apparemment, il me dit à demain.Je mets mon réveil à 8 heures et me promets de faire la grasse matinée, mais le lendemain je suis debout à 5 heures, encore fatiguée. Je me rendors, et me réveille deux heures plus tard. Je me lève, prend une douche, et le temps de choisir des vêtements, je suis prête 30 minutes après. Il fait frais mais j’ai pris le risque de mettre une minirobe rose. . Pour compenser, j’ai une veste qui me tiendra au chaud et un foulard que je passe autour de mon cou. J’appelle la réception et demande qu’un véhicule passe me chercher, et il tarde à venir. Près de 45 minutes. Heureusement que j’ai le temps, me dis-jeAu restaurant, je croise Joséphine, la burkinabée du groupe, et Sandra, la zambienne. Elles m’invitent à leur table et je les rejoins avec plaisir. Nous discutons de nos différents pays, et rions des similitudes et des différences. Joséphine et Sandra prennent un petit déjeuner lourd. Moi j’ai l’estomac noué, et je prends du thé, un œuf et un croissant. Elles me conseillent de prendre quelque chose de plus consistant, mais je leur explique que mon petit estomac ne peut pas prendre plus. Je termine avec un jus d’orange, et une madeleine. Joséphine et Sandra repartent vers leurs chambres, nous avons encore une trentaine de minutes devant nous vu que le bus part à 9 heures 30. Je m’installe près de la réception pour laisser passer le temps et arrive le moment d’embarquer.
Nous nous mettons en route. C’est étrange, le bus qui nous transporte depuis hier sent la chèvre. A croire qu’en temps normal, ils transportent des chèvres à bord, fais-je remarquer aux autres qui sourient et me font remarquer qu’ils ont fait le même constat. Je regarde la route autour de moi. Je suis un peu nerveuse parce qu’ici, on conduit à gauche, et j’ai à chaque fois l’impression qu’un véhicule va arriver dans notre direction et que le pire va arriver. Ce n’est bien sûr qu’une impression, mais la nervosité est telle que j’en ai mal à la tête. J’essaie tant bien que mal de penser à autre chose .Certains coins de la ville par lesquels nous passons me font penser à Kinshasa. En fait, depuis que je suis arrivée, je ne me sens pas dépaysée. Les gens sont tellement gentils et la plupart des kenyans que je croise me racontent des anecdotes sur la musique congolaise. La musique de chez moi est très écoutée ici. Un jeune homme m’a même dit que certaines boites de nuit faisaient des soirées spéciales rumba congolaise. Félix m’a lui, raconté qu’il a grandi bercé par Tabu Ley et Franco. Il m’avoue qu’il aimait Koffi à ses débuts, mais qu’à force de vouloir faire « comme les autres », il a perdu ce qui faisait sa particularité. Il aime aussi Papa Wemba, la sape, bref cet aspect du Congo n’est pas inconnu à beaucoup de kenyans.Nous arrivons aux nations unies, nous avons encore une quinzaine de minutes avant le premier briefing. Les minutes s’écoulent, nous avons tellement de choses à nous dire, venant de pays différents, il y a toujours une anecdote, des similitudes, des différences à évoquer. Le briefing commence joyeusement sur fonds de rire. Nous nous séparons en équipe, la mienne est dirigée par Jeannie, une américaine de type latino, elle est douce et posée. Les autres équipes sont dirigées par Rebecca que tout le monde appelle « Becca » , Cynthia et LaSeann, une noire américaine exubérante mais très attachante. Toute la journée, nous faisons le tour du site de la conférence, pour savoir avec exactitude ce que nous allons faire, avoir des précisions sur les différentes salles et les moyens d’y accéder. Nous en profitons pour faire des photos, Félix qui est photographe nous prend en photo avec plaisir, en groupe, puis les uns après les autres. Pauses cafés, nous allons déjeuner à l’ambassade américaine, en face. Je commande du poulet et du riz. La nourriture est délicieuse, et pas très chère. Il est temps de retourner à nos briefings, qui finissent autour de 15 heures. Retour à l’hôtel, nous prenons un chemin différent et traversons un quartier très pauvre. Il y a des maisons en tôle, des écoliers, des boutiques, un peu comme dans certains quartiers à Kinshasa mais en pire, si cela existe.