Carnet de voyage, Kisangani, Province Orientale
C’est reparti pour un tour. J’ai à nouveau pris la route (on dira plutôt pris les airs ?). Destination : Kisangani, en Province Orientale. Depuis que j’ai décidé de me rendre en province l’esprit vide (pour ne pas avoir trop d’attentes et être déçue ensuite), je rentre la tête bourrée de souvenirs. Quel paradoxe n’est-ce-pas ?
Et voilà, ayant été décidé que je passerai quelques jours à Kisangani, je fais ma valise, et cette fois-ci c’est seule que je voyage. Comme pour Mbandaka, il faut se lever tôt (5 heures du matin), parce que les vols sont très matinaux nous dit-on. Pourtant, cela n’empêche pas les Nations Unies de nous faire attendre deux ou trois heures avant d’embarquer. On a le temps de prendre un petit déjeuner à la cafétéria de l’aérogare, puis de papoter avec certaines personnes rencontrées, de lire un livre, et enfin l’heure d’embarquer arrive. C’est à l’appel nominal que l’on embarque, et il arrive parfois que des personnes n’embarquent pas et soient obligées d’attendre le prochain vol. Et oui , lorsque l’on prend les vols Monusco et que l’on est pas de la Monusco, il faut s’attendre à tout.
Bref, c’est l’heure d’embarquer, il est 9 heures (3 heures d’attente donc), l’on nous installe dans un bus qui nous dirige vers le pied de l’avion, nous montons après vérification de nos identités. Décollage…L’hôtesse, surement venue d’Europe de l’Est, a la peau très blanche et de très beaux yeux. Je me demande intérieurement s’ils les choisissent sur cette base. Celle du vol vers Mbandaka avait de très beaux yeux aussi. Je souris à cette réflexion amusante que je me suis faite à moi-même, puis j’attache ma ceinture. Et je m’endors…Les vols, très peu pour moi. Lorsque je me réveille, on annonce l’atterrissage imminent. Presque 2 heures de vol. Il est midi à Kisangani (une heure de plus qu’à Kinshasa). Je regarde en bas, et c’est la forêt que je vois, et cette étendue verte ne m’étonne plus parce que je sais que quelque part, en bas, se trouve la piste sur laquelle nous allons atterrir. Atterrissage, et nous sommes à Kisangani, il fait chaud, mais un vent doux rend la chaleur plus supportable qu’à Mbandaka. L’aéroport, pompeusement appelé « international »,n’a pas de hall d’arrivée, je suis donc obligée d’attendre près des agents de l’immigration, (très gentils heureusement), dont l’un me cède un siège quand je leur explique que j’attends que l’on vienne me chercher. Après avoir attendu quelques minutes et papoté avec eux, un de mes collègues de l’équipe de la Coopération Sécuritaire arrive enfin avec un cortège de deux véhicules plein de militaires congolais et américains- nous nous mettons en route. Direction : l’hôtel le chalet, où nous seront logés. Le chalet, comme son nom l’indique est construit tout en bois. L’endroit est simple, accueillant et calme. Ici, pas de problème d’électricité. A la moindre coupure (ce qui est assez rare dans cette partie de la ville nous dit-on), le générateur démarre. Qui l’eut cru?
Kisangani, avec en arrière-plan le pont Tshopo |
Camp Base
Après le déjeuner, il est 14 heures et c’est le départ pour le camp Base, à 10 kilomètres de la ville. Le camp est immense, il sert de site de formation pour des militaires de notre armée. Il faudra des heures pour le visiter en entier. C’est autour de 18 heures que la visite prend fin, retour à l’hôtel, nous rentrons nous rafraichir, discuter et commander à diner. Un vendeur de souvenirs s’approche. Il a des statuettes, des toiles représentant Kisangani, des boucles d’oreilles, des colliers, des bracelets, des masques. Voyant « des étrangers », il s’empresse de donner ses prix en dollars, nous nous imaginons bien que ces souvenirs ne coûtent pas le prix qu’il énonce. Je me charge donc de négocier, réduisant les prix de moitié, et petit à petit, mes collègues se prennent au jeu et négocient eux aussi. Vendeur et acheteurs en sortent satisfaits.
La nuit tombée, c’est l’heure du coucher, demain matin les militaires reprendront la route. Moi, j’ai une journée de plus à Kisangani. J’ai donné rendez-vous à quelques journalistes et ils viendront me voir à l’hôtel dans la matinée. Mais avant cela il va falloir dormir, puisque la journée a été longue. Je monte dans ma chambre, l’ouvre avec la lourde clé qui m’a été remise à la réception, et quel délice, une bouffée d’air frais m’accueille. L’air conditionné a été allumé toute la journée, il ne reste qu’à l’éteindre avant de dormir. Ensuite, se glisser sous la moustiquaire (ne pas le faire reviendrait à accepter de se faire dévorer par les moustiques), puis dormir. D’un sommeil réparateur….