Voyage à Mbandaka (suite)
Nous y sommes… Mbandaka…Le chef-lieu de l’Equateur.
A la réception du Nina hotel river, où nous sommes descendus, on nous prévient que le générateur ne démarre qu’à 18 heures et qu’il est éteint à 22 heures. Je m’étonne devant mes collègues qu’une si grande ville n’ait pas d’électricité, et même pas un barrage propre à elle alors qu’elle est baignée par notre fleuve. On me répond que c’est là un des nombreux paradoxes de notre pays…
Retour dans ma chambre, accueillante et plutôt fraiche. Le temps de se rafraichir et se changer, nous prenons un petit verre sur la terrasse de l’hôtel, qui offre une vue prenante sur le fleuve, c’est magnifique et je ne me lasse pas d’admirer tout cela encore et encore…
Place au travail, l’après-midi est chargé : visite chez le vice-gouverneur, réunion avec des femmes, visite à la Mission des Nations Unies… C’est autour de 18 heures que nous retournons à l’hôtel, épuisés par la chaleur et le voyage. Il nous faut diner, et on nous conduit dans un charmant restaurant en bois pas loin de l’hôtel mais dont j’ai oublié le nom. Un buffet nous est servi : poisson frais, viande de chèvre, légumes, plantains, tout est local et délicieusement préparé. Nous avons droit à des fruits frais comme dessert. Le buffet, assez copieux, coute 13500 francs congolais- l’équivalent de 15 dollars américains.
Le repas se passe dans la bonne humeur, à discuter de la journée, des personnes que nous avons vues et du potentiel qu’a Mbandaka. Au Congo, partout où l’on passe, c’est de cela qu’on parle, le potentiel…Depuis des années…
Retour à l’hôtel, 21 heures, après une douche je m’allonge et m’endors sans m’en rendre compte. La chaleur et la fatigue ont eu raison de moi…
Quand je me réveille à 5 heures, le soleil est déjà levé, je suis en forme, le petit déjeuner n’est pas encore prêt, je fais le tour de l’hôtel en attendant et je prends d’autres photos…
Plus d’une heure après, étant entretemps remontée dans ma chambre, je descends, les autres ont déjà pris leur petit déjeuner, je le prends en compagnie d’Alain, face à la vue du fleuve que je ne cesse d’admirer. Aujourd’hui encore, la journée va être longue…
De réunions en visites, nous avons eu le temps de voir Mbandaka et ses environs, mais surtout d’éprouver la lourde chaleur équatoriale. Le soir, en prenant un verre avec le reste de l’équipe, nous en discutons, et moi, exténuée, je renonce à diner ce soir-là. La chaleur a eu raison de moi…
Le lendemain matin, nous nous rendons à Bamanya, à une dizaine de kilomètres de Mbandaka. C’est pour visiter le centre Aequatoria, tenu par des prêtres catholiques. Ce centre, créé au début du siècle dernier par un belge, m’a éblouie. On y trouve des livres par milliers, en français, en anglais, en néerlandais et dans beaucoup d’autres langues européennes. Il y a aussi des anciens journaux ayant paru il y a des dizaines d’années dans l’Equateur, des encyclopédies, bref tout un siècle d’histoire. Nous y avons passé une heure au moins à nous émerveiller devant les ouvrages poussiéreux. C’est que quoique riche, la bibliothèque souffre du manque d’entretien. A se demander pourquoi les prêtres ne mettent pas la main à la pâte… Nous nous entretenons avec un responsable, lui posons des questions par centaines, puis c’est l’heure de repartir. Retour à Mbandaka, puis à l’hôtel, nous chargeons nos affaires et cap vers l’aéroport… Le retour est un peu semblable à l’aller, sauf que cette fois-ci, le vol est direct jusqu’à Kinshasa, et en rentrant, je me promets de ne plus me plaindre de la chaleur de la capitale, que je retrouve toujours égale à elle-même avec son effervescence et sa circulation casse-tête. Mais ça, c’est une autre histoire…